La trame verte se compose de différents éléments arborés, arbustifs et herbacés qui se développent sur un territoire donné. La connexion entre ces éléments est essentielle au bon fonctionnement du réseau écologique. Les vergers, les haies, les arbres ou alignements d’arbres, les forêts, les friches et d’autres éléments assurent le transfert des gènes au sein d’un territoire. 

Le Parc naturel poursuit des actions de centralisation des données cartographiques qui permettent de prioriser les actions à réaliser en vue de reconnecter les éléments de la trame verte. Il est important que la reconnexion de la trame verte se fasse en collaboration avec les citoyens et les agriculteurs qui doivent être encouragés et accompagnés dans cette démarche. Plusieurs leviers d’actions sont mis en place à cette fin.

Le premier est l’opération Arbrenkit 3.0 menée en consortium avec le Parc naturel du Pays des Collines (chef de file), le Parc naturel des Plaines de l’Escaut et l’asbl Wapi 2040. Entamée fin 2022, Arbrenkit 3.0 s’inscrit dans la suite des opérations éponymes 1.0 et 2.0. Soutenue par la Wallonie dans le cadre du programme Yes, we plant, cette opération consiste en un vaste projet de verdurisation de la Wallonie picarde. Différents kits de haie, ainsi que des arbres fruitiers haute-tige, des grands arbres et des petits fruits sont distribués gratuitement aux écoles, entreprises, particuliers, agriculteurs et communes. Un nouveau kit de haie, spécialement à destination des agriculteurs, a fait son apparition : le kit « haie fourragère » afin de permettre aux agriculteurs une production alimentaire supplémentaire aux fourrages. D’une durée de trois ans, les objectifs sont de planter 3700 arbres fruitiers, 90 km de haies et de petits fruits et 2250 grands arbres ! Arbrenkit 3.0 s’inscrit donc pleinement dans les objectifs que s’est fixée la Wallonie et la Wallonie picarde en matière de résilience, de climat et de biodiversité. Arbrenkit 3.0 vise aussi à encourager les Wallons picards à prendre part aux différentes actions menées en Wallonie dans le cadre de « Yes, we plant » comme la participation à la plateforme « coplantons » ou encore l’action « inventori’haie ». Le consortium joue donc le rôle de « conseil’haie » pour la Wallonie picarde. Les résultats seront également valorisés dans le cadre du projet plus global « Un Arbre pour la Wallonie picarde » qui vise à planter 350.000 arbres entre 2015 et 2025.

Fin 2022, le Parc naturel a déposé auprès de la Région wallonne le projet « Et si on change’haie ? ». Action novatrice et démonstrative initiée en 2021 et menée en 2022, elle vise à financer l’arrachage des haies non indigènes, de minimum 10 mètres et leur remplacement par des haies mélangées indigènes. Si le financement spécifique pour cette action est octroyé, les travaux s’effectueront en priorité sur terrains publics et, s’il reste du financement, sur terrains privés moyennant un cofinancement privé de 15%. L’intervention du Parc naturel est conditionnée par la plantation, au même endroit, d’une haie composée d’essences indigènes par le bénéficiaire via le dispositif d’Arbrenkit 3.0.

Autre levier, le projet « Et nos (Hainaut) saules têtards ? », mené en partenariat par le Parc naturel du Pays des Collines (chef de file), les Parcs naturels des Plaines de l’Escaut, des Hauts-Pays et la Haute Ecole Provinciale de Condorcet entamé en 2021 se poursuivra. Financé par la Wallonie dans le cadre de la démarche « Yes, we plant », et d’une durée de trois ans, il vise à faire tailler 500 saules têtards, faire planter 5000 perches de saules têtards, étudier des pistes de valorisation des résidus de taille et, bien sûr, organiser de la sensibilisation autour de la thématique, notamment lors des week-ends de la Semaine de l’Arbre. Afin d’atteindre les objectifs, les trois Parcs naturels utilisent les connaissances territoriales de leurs partenaires et démontrent que le maintien des arbres têtards donne une plus-value économique et circulaire au résidu des produits de la taille. Ces plantations de perches se font notamment suivant les enjeux paysagers identifiés dans la Charte Paysagère ainsi que suivant le développement du réseau « Chevêche », mené en partenariat avec l’Orée du Pays des Collines. Le fonds Google (50.000 €) obtenu en 2022 permettra de prolonger le projet.

De plus, afin de contribuer à la protection des pollinisateurs, le Parc naturel lance une opération appelée « 1 habitant, 1 m² de prés fleuris », afin que les citoyens puissent participer concrètement à leur niveau à la préservation des pollinisateurs. Cette opération comprend bien sûr un volet sensibilisation. Le Parc naturel fournit pour l’occasion des sachets de graines en partenariat avec des fournisseurs reconnus (Jorion, Ecosem, …).

Enfin, une action transversale aux projets « trame verte et trame bleue » est celle de la poursuite des réunions du groupe de travail « Nature, Environnement et Biodiversité » mis en place en 2021 qui vise à renforcer la cohérence et l’efficacité des actions menées par le Parc naturel et les associations. Le Parc naturel valorise et s’appuie sur les expertises et les connaissances naturalistes présentes au Pays des Collines (Guides-Nature, Orée du Pays des Collines, Contrats Rivière, …). En fonction des thématiques abordées, des
« spécialistes » peuvent amender les réflexions du groupe de travail grâce à une expertise extérieure. L’analyse des données reprises sur Observations.be permet de cibler davantage les milieux et les espèces animales et végétales à sauvegarder. Les leviers pour la préservation d’espèces sont les gestions écologiques, la pose de nichoirs, les actions de sensibilisation, l’incitation à la mise en place de mesures agro-environnementales ciblées, la restauration du bocage et encore les inventaires continus. Enfin, selon ses disponibilités, le Parc naturel apporte un soutien aux Contrats Rivière dans leur lutte contre les espèces invasives végétales terrestres.